Travail sur l'empreinte
Regardez le mur d’un édifice ou les pierres qui soutiennent les églises et les cathédrales, les temples et les ponts. Si, par curiosité on s’y attarde et que l’on prenne le temps d’observer, on remarque sur cette pierre bien équarrie, les coups d’outils d’un ouvrier du monde passé. Consciencieux dans son travail, d’une pierre brute il nous offre une surface plane, un miroir prêt à recevoir. Au fil du temps et des siècles, d’autres passants y mettent leur signature, leurs griffures. Certains chuchotent à la pierre leur amour secret, d’autres crient leur passion et leur désespoir ou bien lacèrent la pierre de coups de couteau pour exprimer leur colère. Certains divaguent par des arabesques, juste pour y laisser un instant de leur vie. Mais au-delà de ces traces d’âmes, qu’existe-t-il derrière ces visages pleins d’éraflures ? Quelle est l’empreinte première, depuis la nuit des temps, depuis la création de sa matière ? Qui l’ont habitée ou l’habitent encore ? Pour relever son empreinte et essayer d’écouter et voir, on peut appliquer sur cette pierre un voile de papier de soie, et la lui faire épouser par frottements et caresses comme s’il s’agissait d’une peau. Et si l’on arrive à s’oublier, à s’abandonner et devenir elle, peu à peu elle se dévoile, laissant apparaître une trame. De ce tissage de signes, de traces, élaboré à travers des millions d’années, il appartient à chacun de deviner, chercher la clé et trouver le fil qui le conduira au-delà du miroir, de l’autre côté de la rive afin d’y broder son propre message caché.Dessins de frottages à la mine de plomb sur papier de soie
Poèmes de Nguyên Du (1766 - 1820)Champs de bataille
Kìa những kẻ bài binh bố trận
Đổi mình vào cướp ấn nguyên nhung
Gió mưa sấm sét đùng đùng
Phơi thây trăm họ nên công một người.
Voici les soldats, stratèges, et généraux.
Leurs cadavres disloqués sous les balles perdues.
Par milliers, couvrent de sang rouge
Les champs de bataille.
Khi thất thế tên rơi đạn lạc
Bãi sa trường thịt nát máu rơi
Mênh mông góc bể chân trời
Nắm xương vô chủ biết rơi chốn nào?
Paquet d’os sans nom,
Où te trouver, devant l’immensité de l’horizon?
Pont du fleuve de l’oubli
Gặp phải lúc đi đường lỡ bước
Cầu Nại Hà kẻ trước người sau
Mỗi người một nghiệp khác nhau
Hồn xiêu phách lạc biết đâu bây giờ?
Le pont du fleuve de l'oubli, chacun le traverse.
Chacun son tour, chacun sa destinée,
Les âmes s’égarent, où sont-elles à présent ?
Gloire passée
Cũng có kẻ tính đường kiêu hãnh
Chí những lăm cất gánh non sông
Nói chi những buổi tranh hùng
Tưởng khi thế khuất, vận cùng mà đau!
Ceux qui ont voulu posséder monts et fleuves,
Se retrouvent, dans l’au-delà, unis
Aux mêmes souffrances que toutes les âmes,
En dépit de leur gloire passée.
D’or et d’argent – Vanités
Khi nằm xuống không người nhắn nhủ
Của phù vân dẫu có như không
Sống thời tiền chảy bạc ròng
Thác không đem được một đồng nào đi.
Sur son lit d'agonie, tant de recommandations,
A qui transmettre ?
Tant de richesses amassées comptent pour rien.
On a beau vivre sur des montagnes d'or et d'argent,
Pas un sou ne vous suit dans la tombe.
Cheval de feu
Trời thăm thẳm mưa gào gió thét
Khí âm huyền mờ mịt trước sau
Ngàn mây nội cỏ rầu rầu,
Nào đâu điếu tế, nào đâu chưng thường?
Le ciel est noir, gronde la pluie, hurle le vent.
Partout des émanations mystérieuses et sombres.
Nuages et plaines se fanent.
Où sont les oraisons funèbres ?
Où sont les cultes d'hiver et les célébrations de printemps ?
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